Au coude à coude

Angkor la magnifique

Je vous passe tous les jeux de mots vaseux sur "encore et Angkor", les amateurs ne manqueront pas d'aller faire un tour sur les forums pour déguster les morceaux choisis...

On est rentrés, donc les photos seront pour plus tard, mais si je ne publie pas ces impressions maintenant, je ne le ferai jamais !

Il y a déjà deux mois, nous avons donc pris de vraies “vacances” ! une semaine de break, à oublier les expositions à Séoul, les révolutions de management, les business plans plus ou moins realistes, les crises financières, etc.

Destination Cambodge ! Bien entendu on ne voulait pas faire comme tout le monde, on n’est donc passé par les petites portes. 15 heures de bus en Thailande pour rejoindre la ville de Surin, passage d’une frontière minimaliste à Chong Jom, puis 6 heures de taxi sur une route défoncée pour rejoindre Siem reap, la ville des temples d’Angkor.
Le pays nous a séduits dès les premiers kilomètres. Je garderai toujours en tête ses couleurs : la route ocre, les files d’enfants en chemise blanche pédalant sur le retour de l’école, le bleu du ciel sur le vert de la jungle et des rizières. La Thailande serait le pays du sourire, je pense que le Cambodge leur volera vite le titre. Les cambodgiens sont incroyablement beaux, leurs enfants sont magnifiques.

La petite ville de Siem Reap est clairement assise sur une fusée touristique. A ceux qui ont déjà vu le site d’Angkor, je n’ai pas grand chose à ajouter, à ceux qui ne l’ont pas encore vu, allez-y, sans une seconde d’hésitation ! je serai ravi de vous donner plus d’infos…

Un peu de détails pour resituer : Angkor était la capitale de l’empire Khmer, dont l’âge d’or s’étala sur les XIe et XIIe siècles. L’empire est passé de l’hindouisme au bouddhisme pendant ce temps mais a su garder ses temples. Le site n’a jamais été vraiment perdu, mais c’est à partir de 1860 et sa redécouverte par les Français que les travaux de restauration ont commencé. Des dizaines de temples en grès, immenses, magiques, l’image d’Epinal du romantisme, du néo-classicisme, de ce que vous voulez, mais, grandeur nature !

Avec trois jours bien remplis, nous sommes presque repus de levers de soleil, de chaos de pierres, de chants de perroquets et de ciel tout rosés… Nous cherchons avidement une destination où il n’y aurait rien à voir ! Direction Battambang, la deuxième ville du pays, paisible bourgade sur la route du retour vers la Thailande. 5 heures de bus, des centaines d’ornières et une crevaison plus tard, nous y voilà !

exactement ce que nous attendions. Un tour en mob dans la campagne, une soirée rétro en amoureux dans une somptueuse maison coloniale transformée en hotel. Bonheur…

Les dernières heures de route nous attendent pour retrouver la Thailande. Comme au Vietnam, les rétroviseurs des motos sont en option… Pour doubler, on klaxonne, et plutôt 10 fois pour être bien sûr !
Les kilomètres défilent, rythmés par les panneaux de “champ de mines nettoyé avec l’aide de telle ONG”. Il est impossible d’imaginer que ce pays souriant a vécu une des pires tragédies du XXième siècle. Les Khmers rouges ont sévi au pouvoir de 1975 à 1979, puis en guérilla jusqu’en 1998 avec la mort de Pol Pot. 1 million de morts ? 2 ? 3 millions ? On ne saura sans doute jamais. Un épisode finalement assez méconnu des manipulations tordues est-ouest des 20 dernières années de la guerre froide, plus écoeurant que tous les autres quand on se plonge un peu dans le détail.

Je termine avec quelques infos pratiques pour la visite des temples, même si je recommande avant tout de faire comme vous le sentez !
Nous y avons passé 3 journées pleines, et c’était très bien. On peut pousser jusqu’à une semaine sans s’ennuyer en prenant plus son temps. Moins, ce serait dommage. Si vous hésitez sur la durée, je dirai simplement qu’il n’y a à mon avis rien dans toute l’Asie du sud-est qui se compare à une troisième journée à Angkor.

Je confirme qu’on peut visiter Angkor sans souffrir des touristes (tout début de la saison touristique en ce moment). Les touristes sont heureusement les mêmes ici qu’ailleurs, et adorent se retrouver au même endroit au même moment. Il suffit de le savoir et d’aller ailleurs…
Angkor Wat : le plus grand temple, le mieux restauré, mais clairement pas le plus magique. Il y a du monde tout le temps, faites-y un tour quand bon vous semble. Ce temple est réputé entre autres pour son lever de soleil, c’est sans doute la seule fois où nous avons suivi la foule. 1000 ou même 2000 personnes sur un site grand comme Versailles, ca reste supportable, surtout quand elles s’agglutinent au même endroit et que vous pouvez vous promener ailleurs…
Ta Prohm et Bayon : ce sont les deux “hits” après Angkor Wat.  Nous les avons visité chacun entre 6h et 8h du matin, lumière magique, personne. Inoubliable.
Phnom Bakheng : c’est la colline qui permet théoriquement de voir le coucher de soleil sur Angkor Wat. Nous sommes passés devant un soir, des centaines de touristes se marchaient littéralement dessus pour grimper la collinette. Je n’imagine même pas le spectacle en haut ! En revanche, le lendemain matin à 5h30, nous étions 6 en tout, autre lumière mémorable, autre moment inoubliable.
Couchers de soleil : à 17h, ce n’est pas comme à 5h, tout le monde est levé ! le temple de Pre rup est sympa mais il y a un peu de monde. Nous avons eu les lumières magiques depuis les côtés est des bassins (Sra Sang en particulier), et à l’intérieur des temples. La aussi, personne.
Comment se déplacer ? Nous avons fait la première journée en vélo. Sympa pour le rythme, mais le site s’étend sur 10 à 15 kilomètres, et il fait chaud ! Nous avons fait les journées suivantes en tuk tuk, comme tout le monde (10 à 15$ la journée). Pratique, mais attention, ici comme ailleurs les tuk tuk sont vraiment des arnaqueurs. Les anecdotes ne manquent pas, ils jouent sur le fait que les touristes n’ont pas envie de se facher, du coup ils osent tous les coups tordus. Nous on s’est fait simplement planter en milieu de journée. Essayez de prévoir un peu votre coup via internet pour en repérer un qui soit intéressant (forums, etc)
Un guide ? on s’en est bien passé. C’est sans doute sympa pour les anecdotes et les commentaires historiques, mais je pense que ça casse nettement le côté labyrinthe magique de tous ces sites. Se perdre dans ces tas de pierres écroulées fait vraiment partie du plaisir.
Siem Reap ? Une journée de 5h à 18h30 à visiter non stop, c’est un peu long… on y retournait à l’heure du déjeuner pour une petite sieste. Là aussi, personne dans les rues.
Angkor en flashpacker depuis Bangkok ou Saigon ? oui et non. Prévoyez un jour pour le trajet aller, 3 jours sur place, et un jour pour le trajet retour. Pas moins. L’avion existe, mais c’est assez cher (genre 200$ A/R ?). Passer par une agence vous fera peut-être gagner une journée, un peu d’argent et les faux plans des tuk tuk, mais vous y perdrez sans doute beaucoup de liberté et de magie…

Bon voyage...

Situation politique en Thailande

Certains savent déjà que nous sommes rentrés il y a deux semaines, mais je poste encore quelques commentaires sur la Thailande... J'ai commencé à écrire ces impressions il y a quelques semaines, mais le déménagement a pas mal retardé la publication. Ceci étant, c'est plus que jamais d'actualité !

Je resitue un peu le contexte politique en Thailan : le roi en place est sur le trône depuis plus de 60 ans. Je crois que dans les textes, il a relativement peu de pouvoir, mais l’armée le soutient et c’est bien lui qui dirige le pays. La population Thai vénère la famille royale, entre autres pour avoir resisté depuis toujours à la colonisation.

La Thailande est une monarchie parlementaire, avec des élections régulières, mais elle fonctionne énormément au coup d’état, ou plutôt au “coup de gouvernement”. Enormément, ça veut dire plusieurs dizaines pendant le XXième… Quand les influences évoluent, l’armée donne un coup de pouce pour faire tomber le gouvernement, de nouvelles élections sont organisées.

Il y a une figure importante qui marque la vie politique du pays depuis des années, c’est Thaksin, une sorte de Berlusconi Thai (pour le côté politico-business, pas pour le côté xénophobe – il est lui-même d’origine chinoise). Premier ministre pendant un temps, il n’est pas vraiment du côté du roi, et a du quitter la Thailande suite à différents scandales de corruption, abus de biens sociaux, et pressions variées. De ce que j'en ai compris, il a un peu géré la Thailande comme une de ses boites, en se considérant à tous points de vue comme l'actionnaire majoritaire... Condamné en Thailande, exilé en Angleterre jusqu'à début novembre, mais maintenant interdit de séjour, c’est officieusement toujours lui qui tire les ficelles de son parti, et donc du gouvernement.

Les manifs du moment sont issues d’un nouveau petit parti franchement du côté du roi, composé en grande partie d’intellectuels et d’artistes. Concrètement, ça donne des manifs depuis quatre mois autour des batiments du parlement à Bangkok, dont quelques affrontements très violents, une chaine de télé qui diffuse en continu les discours de leurs leaders, une grève de 15 jours en octobre à l’aéroport de Phuket-la-touristique. Depuis le début de la semaine, les manifestants occupent l'aéroport de Bangkok.

Sans rentrer dans les détails, les manifestants reprochent à Thaksin et à son parti leur affairisme tous azimuts, et une incompétence pas complètement infondée. Ils ont réussi à faire tomber le premier ministre il y a deux mois, pour une affaire assez ridicule d’émission de cuisine (il aurait touché un salaire pour avoir co-présenté une émission de cuisine à la télé, ce qui est incompatible avec l'honneur de sa fonction de premier ministre…). Son parti l’a laché, et Thaksin l’a remplacé à distance par son propre beau-frère. Les ficelles deviennent un peu grosses et les manifestants durcissent le mouvement…
Résultat malheureux en octobre : la police a tiré sur la foule à coups de bombes lacrimo. Deux manifestants sont morts.
Le tout sur fond de fin de règne pour le roi en place, dont l'héritier est assez loin de ce dont on peut  rêver comme "monarque éclairé".

Dans tout le reste du pays, c'est un calme assez absolu. Les pro-Thaksin ne manifestent pas beaucoup tant que le gourvernement tient debout, mais ils aussi remontés que les anti. Le gouvernement n'a pas grande envie de démissioner, soulignant qu'il a  été démocratiquement élu.

La suite est incertaine depuis le début, l'attitude de l'armée décidera sans doute de l'issue. Ceci étant, leur dernier coup de gouvernement ( pour faire tomber Thaksin) les a échaudés : ils ont pris le pouvoir, mais ne savaient absolument pas quoi en faire, et n'avaient surtout pas envie de le garder. Ils ont donc organisé des élections... qui ont plus ou moins fait revenir au pouvoir le parti qu'ils avaient mis dehors (Thaksin avait quand même quitté le pays) !! c'est quand même bien contraignant ces histoires de démocratie...

Pour cette fois-ci le suspense reste entier.

Mekong

Les billets sur la Thailande viennent un peu dans le désordre, mais ils arrivent !

Retour donc fin juillet, où la venue d'un couple d'amis de Flo collait pile-poil avec nos dates de bougeotte pour le visa (on doit sortir du pays régulièrement, ne serait-ce que pour une demi-journée).

Direction le Mekong, à la frontière entre le Laos et la Thailande ! 15h de bus, ça mérite la classe "VIP", avec le secret espoir de monter dans un des temples du kitch que nous avions déjà aperçus : petits rideaux froufroutants, lumières tamisés vertes ou violettes, appui-tête à dentelle : la totale...

Buddha ne nous a malheureusement pas entendus, et c'est donc un bus de nuit qui a sans doute été VIP dans les années 50 qui nous accueille. Fidèle à mes habitudes, je m'endors au deuxième kilomètre, alors que Flo ne fermera malheureusement pas l'oeil de la nuit.

Nous traversons la frontière au "pont de l'amitié" et partons à la recherche de notre hébergeur couchsurfer,  Sorif, Béninois expatrié depuis 3 mois à Vientiane pour y donner des cours de Français. 60 personnes accueillies en trois mois, respect ! Il ne sait jamais en partant le matin qui sera chez lui le soir... Sa maison est un peu roots (lui dort sur une natte, les couchsurfers aussi...) mais son accueil est vraiment un modèle de simplicité. Il est ravi de nous accueillir, c'est tout ce qu'il y a de plus normal et  il n'y a pas de quoi en faire un fromage.

Nous visiterons Vientiane en partie sous la pluie ; c'est un peu une mini-capitale. Dépassant les avenues bien peignées, nous partons "hors piste" pour nous retrouver très vite au milieu d'un champ de boue : il n'y a qu'une petite partie de la ville qui est goudronée.

 

Le temps de se prendre une bonne grosse mousson sur la tête, et nous revoilà en Thailande. Jean-Marc et Sophie ont déniché une guest house bien accueillante. Akiko la tenancière japonaise a passé 20 ans à Marseille et s'est installée dans ce village il y a 7 ans. Vaste mélange. Comme elle le dit des autres sans forcément se rendre compte que c'est son cas, "il faut avoir un problème pour quitter longtemps son pays"...

On sent bien que c'est la basse saison : ses jolis bungalows sont vides, mais surtout elle a besoin de parler ! Tous les sujets y passent, pas mal de fiel sur les Thai au début, mais petit à petit une vision plus nuancée. Elle écrit un livre sur toutes les histoires qu'elle a vécues ou entendues ici, en particulier sur les relations entre les thailandaises et les Fa-rang ( les occidentaux). C'est l'occasion de parler ici de ce phénomène...
Il y a deux choses qui surprennent un ocidental en Thailande : les catoy (ou ladyboy) dont je parlerai un autre jour, et les mariages entre Farangs pas toujours très jeunes et Thai pas toujours très moches.

Je ne pouvais pas m'empêcher de plaindre ces petites Thai, maintenant je ne peux pas m'empêcher de plaindre ces petits blancs...
Le sujet est délicat parce que bien entendu on a vite fait de généraliser alors qu'il y a des couples mixtes tout à fait stables et équilibrés. Le nombre d'exemples qu'elle donnait était vraiment frappant, je ne fais donc que citer ses propos...

Sans trop caricaturer, la société Thai donne de l'importance à celui qui peut protéger, financièrement entre autres. Un occidental a de l'argent, c'est donc normal de chercher à se placer sous sa protection, et tant mieux pour celles qui y arrivent. C'est souvent la garantie d'avoir rapidement une voiture, une maison, tout le confort matériel pour les enfants passés et à venir. La notion de fidélité n'étant pas vraiment ancrée dans la culture, chacun fait un peu comme il l'entend sur ce sujet.
D'un autre côté, les promesses engagent ici plutôt ceux à qui elles sont faites... Beaucoup d'occidentaux sont bien contents d'y trouver une mine d'attention et une nouvelle famille, et n'ont pas très envie de partir. Leurs épouses en revanche peuvent se lasser plus vite une fois que la maison est construite : elle est forcément à leur nom (un farang ne peut pas posséder grand chose ici). Et c'est ce qui semble arriver assez souvent. La-dite maison étant qui plus est plantée au milieu du village familial, le farang n'a plus qu'à faire sa valise -si on lui en laisse une-, et refaire sa vie ailleurs. A la Thai : aucune violence, beaucoup de sourires, mais pas vraiment le choix... Je referme la parenthèse et poursuis notre périple.

Deux jours de road-trip le long du Mékong, impressionnant de puissance, un courant qui charrie tout de qu'il peut.
Nous avançons donc le premier jour entre de magnifiques rizières sur tous les tons de vert et le fleuve rouge et marron. Le retour du lendemain se fera complètement sous la pluie, moins sympa...

Nous voilà au chaud dans la guest house d'Akiko, prêts pour un cours de cuisine Thai, donné en Français par une Japonaise, oui oui. Ce cours marquera un tournant dans notre quotidien : Flo s'attelle aux fourneaux et devient en peu de temps la reine du Laap (sorte de salade de viande) et de la Tom yam, soupe aux herbes, à la citronnelle et à plein d'autres choses aux consonances exotiques. Le tout à déguster avec du riz gluant (khao niaou pour les locaux) dont on ne se lasse pas !

Le matin du départ, l'inondation nous guette. Les habitants déjà touchés ont déménagé aussi vite que possible leur maison dans des tentes au bord de la route, pour profiter de cette belle occasion de chasser le rat-gondin... il semble bien que le concept de stress n'ait pas été traduit en Thai !

Nous quittons les amis qui mettent le cap sur les plages du sud. De notre côté nous tentons une halte touristique sur le chemin du retour -Phisanulok, son buddha vénéré, et le pire hotel de notre courte vie commune-, mais la pluie nous laisse peu de répit. On a quand même le temps d'admirer une brochette de professionnel en plein coulage de bronze.

Retour à Chiang Mai et au boulot !

Plus de photos sur l'album, copyright special pour ma Flo !

Easy rider

Velib n'est pas arrivé à Chiang Mai, on en est encore assez loin !

Les 2 km qui nous séparent du centre, les 35°C au soleil et la mousson nous obligent à rouler en scooter.

Pour le style, on a notre petit niveau...

 

... mais pour les performances, il y a encore du travail !

Nico travaille (3/3) : ce que je fais

En six mois, j'avais le temps de balayer pas mal de sujets.

Je repartis donc mon temps entre plusieurs grand thèmes :
Brainstorming
C'est le détail de ma "chasse aux papillons". Il en ressort
- une analyse macro d'une grosse dizaine d'idées réalisables.
- une analyse des tendances du moment/marchés porteurs, liés au net ou non.
- une liste assez longue (30 points) de nouvelles pistes complètement vierges !

Veille
Ca a été le premier vrai changement dans ma manière de travailler, la mise en place d'une veille assez systématique sur quelques sujets, grandement facilitée par les agrégateurs de contenus (dont je parle ici)

Je me suis concentré en premier sur l'e-business, les start-up et les TIC (Technologies de l'Information et de la Communication = les "nouvelles techno") en général, à travers une série de blogs et de magazines. Ca m'a impressionné dans le cas des blogs : la toile est déjà tellement dense qu'il ne faut que quelques heures pour dénicher et évaluer les dix auteurs qui comptent sur un sujet. J'aurai l'occasion de revenir en détail sur les principaux, il y a vraiment plein de choses intéressantes à glaner en un minimum de temps.
Peu après, j'ai fait le même travail sur le management des connaissances ( un de mes principaux axes de réflexion). Là aussi, j'ai vite trouvé les cinq noms qui comptent.
Juste une petite remarque en passant, il se trouve que les frontières ne sont pas complètement abolies... on trouve très facilement les infos sur les publications françaises, un peu moins sur les blogs étrangers. Un peu étonnant, alors que la plupart de ces auteurs ont vécu/travaillé aux USA. Ce n'est pas dramatique, la France -ou au moins ces quelques contributeurs français- n'est pas si en retard que ça sur ces domaines bien précis, et elle partage ses infos (la France est parmi les nations les plus bloggeuses).

Comme c'était mon premier pas dans le système, j'y ai passé pas mal de temps. Financement (business angels et VC), économie/stratégie de l'innovation, publications à caractère plus politique (la place de la France dans tout ça, comment favoriser l'entrepreneuriat, etc), particularités de stratégies de business en ligne par rapport aux business conventionnels, analyse des tendances, des succès et des flops. Il y a vraiment beaucoup de choses. Non seulement les acteurs ne chôment pas, mais ils partagent leurs expériences !

Un peu de technique
On peut très bien travailler dans les nouvelles technos plus ou moins sans savoir écrire une ligne de code, et c'était mon cas jusque maintenant. J'ai quand même profité de cette période de calme relatif pour me plonger dans les joies de la programmation.
Résultat : du côté du code, j'ai poussé juste ce qu'il faut la compréhension des enjeux pour une utilisation saine et sans risque. Ca me suffit. Definitly, je ne pense pas être un vrai ingénieur informaticien...
Du côté des outils de gestion de contenu, un peu plus conviviaux que le code pur, je vais essayer de m'y mettre un peu sérieusement avant le départ, à confirmer...

Spécifications fonctionnelles
Ca c'est un vrai truc de chef de projet, ça consiste à décrire très précisément les besoins du client et la manière de les satisfaire dans un projet précis.
J'ai donc attaqué en détail un premier sujet, qui semble pas trop mal ficelé à l'heure actuelle, mêlant wikipedia, l'apprentissage des langues, le web participatif, bref pleins de sujets bien tournés vers la gestion des connaissances collaborative grand public.

Réseaux sociaux
Là aussi, c'est le genre de travail qu'on ne prend jamais vraiment le temps d'initier. Facebook, linkedin, viadeo, etc : à quoi servent ces réseaux sociaux dont on parle de plus en plus ? Pour le comprendre, il faut déjà s'y inscrire, essayer d'y retrouver/inviter ses amis, et prendre un minimum le temps de flaner sur les interfaces. Je reviendrai en détails sur ce sujet dans un prochain message, mais il me semble évident que, même si ça parait assez gadget aujourd'hui, c'est là une innovation au moins comparable à l'e-mail, et que ça va vraiment révolutionner les modes de travail en entreprise dans les années qui viennent.

Knowledge management
Dans ma chasse au papillons, j'en avais récolté un nettement plus gros que les autres.
Les papy-boomers vont partir en retraite dans quelques années, le turnover de toutes les boites augmente sévèrement, et ce dans les PME comme dans les grandes entreprises. Cependant, il me semblait bien qu'il n'y avait toujours pas d'outil/de méthodologie de knowledge management (ou gestion de la connaissance, ou encore KM) digne de ce nom qui se soit imposée. Quand je dis digne de ce nom, je parle d'une méthode au service de ceux qui l'utilisent et pas une bibliothèque insondable que personne ni ne renseigne, ni ne consulte. Vaste sujet, au carrefour de la technologie, du management, de la conduite du changement ; bref, de plein de choses qui me parlent.

Un petit coup de blogs pour trouver les principaux acteurs du sujet, un petit coup d'amazon pour commander leurs meilleurs ouvrages (livrés en 4 jours dans ma tanière Thai !), et me voilà plongé dans un cocktail vraiment passionnant de sociologie, de théorie des organisations, de management, de travail collaboratif. J'avoue que c'est pour moi un peu la révélation. Là aussi, je prendrai le temps de revenir en détails sur ce ouvrages et leurs auteurs, mais le concept "d'entreprise 2.0" me parle énormément !

Nico travaille (2/3) : par où commencer ?

J'ai planté le décor dans un précédent message sur les objectifs de mon séjour en Thailande. Aujourd'hui, j'y suis, j'ai mon endroit tranquille et ma connexion haut débit. Il est donc temps de sortir mon carnet de "chasse aux papillons" - un petit livre où je note depuis des mois toutes les idées de boite/besoins clients qui me passent par la tête-, la pile d'articles que je me suis promis de lire, quelques bouquins qu'on m'a recommandés, le listing des anciens collègues et amis d'école qu'on a perdus de vue, etc.

Par où commencer ? j'avais quelques points de départ :

des bourgeons
Une pile de petites idées glanées pendant des mois, sur le partage de connaissances, le monde de l'art, les pépinières d'entreprise, les services à la personnes, les recommandations, les réseaux sociaux, les services aux expatriés, la vente de champagne, le télétravail, le coaching, les comportements écologiques, le tourisme intelligent, etc

des contraintes
- Beaucoup d'entrepreneurs ont besoin d'un brouillon avant de réussir. Sans être défaitiste, c'est bien possible que ce soit aussi mon cas... Je ne veux pas griller toutes mes ressources financières dans un premier projet, il me semble donc qu'une création sur le web est plus sereine : relativement peu d'investissement de temps et d'argent dans la phase de lancement, et possibilité de lancer plusieurs projets coup sur coup ( au moins en théorie...).
- Géographiquement, je souhaiterais idéalement avoir la plus grande souplesse possible. Je me rends bien compte que c'est une contrainte forte, pas nécessairement la plus prioritaire.

des rêves
Et si j'arrivais à associer ce qui me fait vibrer dans la vie de tous les jours avec mon travail ? Ca englobe mes passions et pas mal de considérations éthiques. En un mot, "créer du beau", du business un peu utile... Certains y arrivent, pourquoi pas moi ? Queneau a fait de la littérature sous contrainte l'OUvroir de LIttérature POtentielle (OULIPO), et pourquoi pas un OUCREPO pour la création d'entreprise ?! Bon, passons...

des compétences
Gestion de projet, gestion d'équipe, organisation sous beaucoup de ses formes, enseignement/formation, empathie (orientation client), tout ça me parle...

des limites
Plutôt une petite structure plus qu'une grande pyramide ! juste parce que j'aime travailler avec des gens qui savent de quoi ils parlent, et que c'est difficile à trouver.

de l'énergie
comme je l'ai expliqué dans un précédent message, ce n'est pas vraiment l'ambition qui me pousse, mais bien le besoin de réalisation, de monter un projet qui me corresponde. Et pour ça, j'ai tout ce qu'il faut de patience et d'opiniâtreté !

Nico travaille (1/3) : ce que je suis venu faire

J'ai l'impression que nous ne le dirons jamais assez : nous sommes ici pour travailler !
De mon côté, ça n'a pas exactement la forme du travail que vous avez, mais c'est du travail... en fait la principale différence est que je ne suis pas payé.

Je vous ai sans doute convaincu avec l'article sur le boulot de deinki, ce sera un peu plus dur moi, car plus virtuel...

On va commencer par ce que je suis venu faire. Ce qui suit va peut-être virer à l'introspection nombriliste, ou au petit ingénieur trop généraliste qui se pose beaucoup de questions, mais je sais que beaucoup autour de moi se posent les mêmes, alors j'ose...

Reprenons au début. Côté boulot, j'ai décidé de faire un break d'une part parce que je pensais avoir fait un peu le tour de mon précédent job, mais surtout parce que j'avais des fourmis de création d'entreprise qui me chatouillaient les neurones tous les matins.

En regardant d'un tout petit peu plus près, je me rends compte que mes études m'ont cablé depuis 10 ans (peut-être 20 en fait) pour avoir un parcours professionnel bien standardisé. Une belle école ingénieur m'a ouvert en même temps les portes de la physique nucléaire et des banques d'affaire. Elle m'a offert indéniablement une liberté phénoménale, qu'est-ce que j'en ai fait ?
Combien de temps ai-je passé à me demander posément ce qui m'intéressait réellement dans tout ça, tout au fond de moi, indépendamment des pressions marketing de RH bien affutés et de la sécurité de suivre la meute ? Combien de temps ai-je passé à tenter de déchiffrer comment je pourrais associer mes valeurs, mes passions, ce que je veux transmettre autour de moi, et mon travail ?
Honnêtement, pas bien longtemps... J'ai taillé les grands axes de mon parcours à la serpe, en prenant un peu ce qui se présentait (j'exagère un peu, mais pas tant que ça). Je ne regrette pas mes choix, parce que d'une part j'en étais très content sur le coup et que d'autre part ils m'ont permis de vivre des expériences fondatrices pour ma réflexion aujourd'hui. Je ne regrette pas non plus de ne pas avoir pris plus tôt le temps de l'introspection, parce que prendre du recul dans le brouillard n'aide pas vraiment à mieux se repérer...

Bref, le brouillard s'éclaircissant peu à peu, je me suis rendu compte de quelques besoins vitaux. Besoin d'apprendre -depuis 2 ans, c'est une heure de guitare par jour comme fonds de roulement-, besoin de créer -étrange coïncidence que je sois si heureux avec mon artiste préférée...-. On ne se refait pas complètement, ma création à moi sera du côté entrepreuneurial. Pas un monstre, plutôt une petite équipe autour d'un projet un minimum innovant.

Le problème dans ces cas-là, c'est qu'il convient en général d'avoir soit une expertise très particulière à mettre au service de quelqu'un d'autre, soit une idée plutôt originale et un minimum aboutie. Je ne me considère pas comme un expert, mais j'avais des idées -enfin des embryons d'idées-. Au bout de six mois à Paris incluant un lancement avorté, il me semblait clair que je n'avais absolument pas la disponibilité d'esprit pour prendre le temps d'analyser ces idées.

Il n'y a donc pas 15 solutions : il faut prendre le temps, et ce dans les conditions les plus "légères" possibles pour que la tête s'ouvre en grand. Dans mon cas, ça voulait dire quitter mon travail, faire table rase de mon agenda, trouver un endroit tranquille bien connecté, et me triturer le cerveau. Le résultat n'est pas garanti, mais au moins j'y aurai mis les moyens.

Déjà à ce stade de ma réflexion, je suis preneur de vos recettes et commentaires si vous en avez ! ainsi que de retours d'expérience de gens qui arrivent vraiment à mûrir un projet en gardant leur boulot. De mon côté, je crois que non seulement je ne sais pas faire, mais en plus je n'en voyais pas vraiment l'intérêt. C'est là une autre donnée importante du problème, sur-estimée par beaucoup à mon avis : le risque.
Je n'ai pas d'enfant, pas d'emprunt, et un métier dont la demande est en croissance ininterrompue (chef de projet en SSII). Quels sont les risques de faire un break de six mois ? à mon avis, aucun. Je sais que c'est une grande chance, une chance que j'ai créée en partie mais qui est loin d'être offerte à tout le monde. J'en profite.

Du côté du financement, il est certain que ça ne s'invente pas. Pour faire simple, je peux dire que depuis le milieu de mes études, je suis perpétuellement en train de me préparer financièrement un break de 6 mois à un an (le premier était en 2003). Ca signifie faire un peu attention tous les jours et ne pas se mettre trop d'engagements long terme sur le dos. Pour fixer les idées pour ceux qui se posent la question, un an en itinérant, c'est 15000 euros, 6 mois de break en sédentaire dans un pays ni trop riche ni trop pauvre, c'est 3000 euros, tout compris.

Une fois que la décision du break est prise, reste à choisir où aller : se maintenir au plus près de son réseau pour faire mûrir les idées ? s'isoler pour faire le vide et gagner en recul ?
Financièrement, nous n'avions pas trop le choix, il fallait qu'on s'installe dans un pays où le temps "passait moins cher", au moins pour le temps d'analyse des projets. A posteriori, je pense que le calme que j'y ai gagné est vraiment salutaire :
- Aucun rendez-vous, un agenda vierge du lundi matin au dimanche soir. Ca signifie que je peux cogiter non stop pendant tout ce temps-là (et c'est le cas).
- Toutes les routines changent, c'est l'occasion de se créer de nouveaux besoins et de prendre du recul sur les anciens, c'est assez vital en période de "chasse aux papillons" d'idées d'entreprises.
- Comme les proches sont loin (parents ou amis), leur inquiétude/incrédulité face à vos décisions le sont aussi...

Ce dernier point est loin d'être anodin. Un break comme celui que nous faisons n'est pas vraiment naturel pour la génération précédente, ça ressemble assez vite à une fuite, peut-être une démission, en tout cas une aventure risquée. C'est capital pour moi d'expliquer à ma famille que c'est exactement le contraire, mais c'est difficile de le faire a priori. Le "retour sur investissement" est indéniable à mon avis, mais c'est bien difficile de le quantifier. Si je repars d'ici ne serait-ce qu'avec une vision claire d'une orientation professionnelle qui serait plus que seulement satisfaisante, c'est déjà beaucoup ! (les destinataires de ce message subliminal se reconnaitront !)
Pour mes amis, les commentaires sont différents mais la pression est là quand même. Il se trouve que presque personne dans mon entourage proche n'a fait ce genre de choix, beaucoup en ayant fait de radicalement différents. J'en entends encore certains me demander depuis 5 ans quand je vais me mettre à travailler... Ca fait sourire sur le coup, mais à la longue et surtout dans les moments de doute, cette -petite- différence n'est pas toujours facile à assumer. 

Pour résumer ce pour quoi je suis venu ici, je dirais simplement que le fleuve coule tous les jours, avec ou sans notre barque d'ailleurs. Il est bon d'accoster de temps en temps pour bien regarder d'où l'on vient, et où l'on va. (je suis en pleine lecture bouddhiste en ce moment -Le moine et le philosophe-, je suis donc en verve de métaphores !...)

Comme beaucoup de choses évidentes, on a souvent tendance à l'oublier.

deinki travaille

Même si on ne savait pas exactement où nous allions atterrir, nous étions motivés pour que ces quelques mois soient productifs ! Je vous revois sourire avant le départ sur le bord de la Seine, quand je me démenais pour essayer de convaincre que nous partions vraiment pour travailler.

C'est vraiment une expérience énorme que de disposer de six mois où on fait table rase de l'agenda, pour se concentrer sur quelques sujets bien précis. C'est vrai que c'est particulièrement pratique avec nos deux métiers facilement délocalisables, mais je pense que ça colle avec beaucoup de monde.

Commençons par ma doudou deinki... Il fallait trouver un atelier, des artisans, un peu de matériel, et de l'inspiration !
Pour l'atelier, il y a eu vite une ouverture dans une galerie-atelier dans le centre. Les artistes étaient bien accueillants, mais vraiment trop mal installés. Flo s'est vite repliée sur notre appart (photo), largement assez grand pour qu'elle puisse y travailler, et au frais.
Côté matériel, on a du chercher un moment, mais on a fini par trouver les fournisseurs de papiers, chassis, plexi, bois, peinture, pinceaux, scotchs de toutes les couleurs etc. Ca a été un bon moyen de découvrir la ville, à deux sur le scooter. Deinki aux commandes, et moi au pilotage derrière ( il s'est trouvé que c'était nettement plus efficace que l'inverse...)
Ce sont les artisans qui nous ont le plus déçus. Chiang Mai est le centre d'exportation de tout l'artisanat Thailandais, c'est plutot prometteur.. mais en fait ils ne savent faire que ce qu'il y a dans les rayons. Ils sont incapables de travailler proprement sur commande (un coffrage en bois un peu spécifique, par exemple). Les ateliers ne manquent pas mais on abandonne un peu la bataille. Même pour faire des encadrements c'est toute une affaire !

Enfin bon, mon artiste s'en sort très bien, et dans un anglais qui progresse tous les jours à coups de méthode Assimil !

Une fois réglés tous ces problèmes techniques, l'inspiration n'est pas venue toute seule. Difficile de produire autre chose que de la noirceur après six mois aussi durs que ce qu'elle avait vécu avant notre départ. Petit à petit, les couleurs sont revenues et les bonnes idées sont bien là ! Les résultats sont vraiment sympa, assez différents des productions parisiennes. En voici quelques extraits en avant-première...

 

 

(cliquez pour agrandir)

Une motivation supplémentaire est arrivée en juin, venue d'une galerie de Séoul. Elle organise une expo en novembre pour trois artistes français, dont deinki. Ca s'annonce plutôt sympathique...
Accessoirement, ça m'a permis de me rendre compte du travail à faire en gestion de projet artistique ! disons que ça pourrait être un poil plus efficace... Cela dit, même si je fouille un peu ce secteur, je ne me sens pas encore prêt à me recycler.

Vous aurez plus de photos sur Facebook (pas besoin d'avoir un compte), et d'ici peu sur deinki.com mis à jour !

Home sweet home

J'avoue que, de Paris, je rêvais pas mal d'une petite maison traditionnelle en bois un peu en dehors de la ville...

Honnêtement, on en est assez loin, et côté traditionnel on aurait sans doute pu trouver mieux !

Mais bon, on a pris ce qu'il y avait. Ici la mode est aux "condominiums", sorte d'hotels-appartements meublés. Ca manque un peu de charme, mais c'est quand même bien pratique pour six mois, nous sommes donc rentrés dans le moule sans trop de regrets. En fait, on est tombés bien vite sur un très bon plan, pas trop cher et très grand. Pour sauver les meubles, même si on le voit pas là, on est au pied de la montagne et c'est assez joli...

Nous avons donc un deux-pièces d'une soixantaine de mètres carrés, à 2 km du centre historique, juste ce qu'il faut pour qu'on soit tranquilles sans trop de touristes. La clim si il fait 35 degrés dehors, internet haut débit pour que je puisse travailler, une petite kitchenette pour les jours où les currys qu'on trouve dans la rue arrachent vraiment trop... Il ne manque que la piscine...

Bref, ça nous permet de vivre et travailler confortablement et au frais, et c'est pas désagréable !

Pourquoi chiang Mai ?

Entre autres parce qu'il faut bien s'installer quelque part, mais il y aussi de bonnes raisons...

La Thailande semblait correspondre pas mal à nos besoins :
- un coût de la vie raisonnable
- un climat sympathique, même si il y avait le risque de la mousson
- une population avec une très bonne réputation d'accueil
- une région attrayante culturellement et paysagiquement
- un très bon niveau d'artisanat pour le gros-oeuvre des travaux de Flo
- un pays suffisamment industrialisé pour que je puisse avoir une bonne connexion internet et éventuellement des contacts pour concrétiser quelques projets.

Bref, ça semblait coller pas mal...

Le nord nous attirait plus que le sud, par ses montagnes, et ses touristes qui n'y vont pas, nous étions donc partis a priori vers la région de Pai, presque à la frontière avec la Birmanie. C'est une petite ville qui semblait regrouper pas mal de sympathiques artistes, de tourdumondistes en escale, et de gens comme nous.

Une fois arrivés à Bangkok, les contacts les plus utiles se sont vite concentrés autour de Chiang Mai, la principale ville du nord du pays. Effectivement, à peine descendus du train qui nous y emmenait, l'accueil des quelques recommandations que nous avions a été tel qu'il n'était pas possible de continuer plus loin, c'était clairement là qu'il fallait s'installer ! A peine remis de notre mauvaise nuit, nous rencontrions Mit et Pi Piap.

Mit est un artiste très reconnu en Thailande. Il est à l'origine avec Kamin, une autre pointure de Chiang Mai, de la Land Foundation, collectif organisant régulièrement des résidences d'artistes dans un lieu perdu au milieu des rizières. Tout un programme, ça a l'air plutôt sympa...
Il travaille en ce moment avec d'autres artistes à la construction d'un hôtel en plein centre de Chiang Mai. Au Mo hotel, chaque artiste est responsable du design d'une chambre (une petite dizaine en tout). L'ensemble s'annonce vraiment génial, le chantier devrait être terminé avant notre départ. On voit sur la photo ci-contre l'architecture extérieure.

Les artistes du cru, même au sommet, ne sont malheureusement pas très connectés... Vous n'aurez donc pas la chance de voir ses autres productions en ligne.

Pi Piap, c'est un peu notre père adoptif Thai... Il est peintre, et prof à la fac d'arts plastiques qui se trouve être à cinq minutes de chez nous (complètement par hasard, sur un ville de 200 000 habitants grande comme Reims...).

Avec lui, on ne sait jamais de quoi sera faite la fin de la journée... On passe lui dire bonjour, et on se retrouve à faire deux heures de voiture pour voir un temple repeint par ses élèves, visiter l'atelier de gravure d'un de ses anciens élèves, etc. Sa voiture est déjà toute une aventure à elle seule, on ne sait jamais trop si elle tiendra le  temps du voyage.

Il nous a emmenés dans sa campagne dès notre rencontre, nous proposant de dormir chez lui. Il nous suggérait quand même de venir voir avant d'accepter ; effectivement, la proposition était bien sympathique, mais chez lui c'était plutôt roots... Il pouvait nous offrir l'hospitalité dans son atelier, une paillote sur pilotis au dessus d'un petit marais très joli mais sans doute bien hospitalier pour les moustiques à la nuit tombée. Bref, ce sera pour une autre fois...

Ces deux rencontres avaient fini de nous convaincre, c'est ici que nous poserions nos valises ! pas de temps à perdre, nous avions passé la première nuit dans une petite guest-house de routards, remplie de backpackers anglo-saxons aux allures sympathiques. Cependant, nous sentions que nous n'avions vraiment rien à faire là ; nous n'étions pas là en vacances (j'en vois déjà qui sourient, mais c'est bien vrai !). Quelques heures à faire a tournée des locations possibles -c'est un peu plus simple qu'à Paris...-, un déménagement en taxi à 23h, et hop, nous voilà dans un beau petit nid le lendemain de notre arrivée dans le Grand Nord !

Finalement, nous ne sommes toujours pas allés à Pai...