(désolé je pousse à nouveau cet article suite à une erreur de date de publication, il était allé s'enterrer au fond de la pile des articles publiés...)
Toujours en retour de la session du Founder Institute sur la road map, voilà les bonnes pratiques héritées des mentors. Le sujet est vaste, ça part donc un peu dans tous les sens...
Commençons par le timing vu du côté produit ( jusqu'où peaufiner mon produit avant de le lancer ?)
J'en ai déjà parlé ici, et dans l'ensemble tous les mentors nous le resservent, c'est le MVP ( Minimum Viable Product) qui prime : réduisez le périmètre au maximum, pour lancer vite.
Exemple de MVP un peu extrême : lancer le produit sans module de facturation parce qu'on sait qu'il ne servira qu'à la fin du mois...
Béta, oui, mais pour quoi faire ? les avis divergent. Le sujet tourne visiblement plus autour de l'attente d'indulgence de la part de l'utilisateur plus que de son feedback.
Utile sans doute uniquement si vos premiers utilisateurs sont des familiers des startups, tous les autres n'auront aucune idée de ce que ça veut dire.
Conclusion un peu facile : " si votre produit rend un vrai service, vos utilisateurs ne vous en voudront pas si il plantouille un peu de temps en temps".
Béta privée ? quel intérêt ? d'avoir du retour d'utilisateur ? les études montrent que 5 users non experts juste un peu motivés fournissent 80% des retours utiles sur un projet web. J'ai bien dit 5 !
Selon certains mentors, ces versions bétas sont souvent plus un moyen pour l'entrepreneur de ne mettre que les orteils dans l'eau fraiche, alors qu'il sait pertinemment qu'il faudra qu'il plonge...
Vu sous un autre angle, chaque nouvelle version d'un site un peu technologique permettra de remettre une couche de relations de presse. Ca ne fait pas de mal, mais c'est à mon avis limité aux produits qui ont de réelles montées de version.
Les clients sont rois, mais ils n'y connaissent rien... sur les visions long terme en tout cas.
Philippe Spruch voulait simplement dire que les clients ne sont pas visionnaires. Si vous leur demandez de rêver le produit idéal de votre marché, ils vont sans doute vous parler d'une micro innovation à la marge, qui existe sans doute surement déjà sans qu'ils le sachent. La vision de vos clients sur votre marché sera toujours déjà un peu périmée.
OK pour le développement de mon produit, mais qu'en est-il pour le timing du côté du marché ? ( i.e. mon produit sera prêt dans 6 mois, le marché sera-t-il prêt à le recevoir à ce moment-là ?)
Sur ce point je suis toujours un peu déçu par ce que j'entends. Tout le monde affirme que ce timing est capital, mais concrètement c'est sans doute le facteur le moins maitrisé par les entrepreneurs en lancement. Ils font juste de qu'ils peuvent pour lancer avec le moins de retard possible, c'est tout.
J'ai bien l'impression que c'est uniquement a posteriori que les survivants se disent qu'ils ont vraiment bien faite de lancer leur produit à ce moment-là...
Du côté de l'opérationnel...
Allez dans le cloud, disent-ils, utilisez tout le SAAS que vous pouvez. L'un des mentors n'a qu'un routeur dans ses bureaux. Tout le reste est dans les nuages, très souple, géré par des gens bien meilleurs que lui pour bien moins cher.
N'optimisez pas trop tôt. On peut passer une vie à optimiser, et c'est toujours sur un point auquel on n'avait pas pensé que le site explosera...
Quel champ de bataille ?Un point très intéressant de Philippe Spruch de LaCie : l'Europe, c'est grand, c'est compliqué, profitez-en !
Selon lui, les européens ont de très grands avantages compétitifs pour réussir en Europe, contrairement aux américains :
- Ils connaissent déjà très bien un pays,
- ils connaissent en particulier un système social et légal.
Les 26 autres ne sont pas si différents. Un américain risque fort de dépenser une montagne d'énergie pour attaquer les 27 de l'extérieur ( 27 langues, 27 législations, etc).
Quoi qu'il en soit et c'est sa conclusion : choisissez bien votre champ de bataille.
Les gens
Les investisseurs, les entrepreneurs, tout le monde le répète. La richesse, c'est l'équipe.
Ca me fait un peu peur quand on constate que la plupart des entrepreneurs se lancent avec ceux qui ont bien voulu tenter l'aventure, plutot que les vrais bons profils idéaux. Pas trop le choix, il faut faire avec.
Ces entrepreneurs à succès estiment avoir un taux de réussite de recrutement de 60% seulement ( seul l'excellent Aaron Patzer de Mint.com, clairement hors norme, se vante d'un 90%).
Leurs conseils ne sont pas agréables à entendre : soyez durs, séparez-vous dès que vous avez un doute, séparez-vous même de votre associé si c'est le cas, avant qu'il ne tue le projet.
Si vous devez recruter un DAF, il doit être vieux ! On met une vie à apprendre les ficelles de ce métier, la spontanéité, la folie et donc la jeunesse n'y apportent rien.
Je crois que c'est tout pour cette session... Le rythme de posts va reprendre doucement, juste le temps de souffler entre mon déménagement et l'accouchement :-)