J'ai quelques sessions de retard pour le blog, sans doute restées coincées entre les couches de Merlin et mes nuits coupées en petits morceaux... mais la première promo du Founder Institute est bouclée, nous avons reçu nos "diplômes" fin juin des mains de NKM !
(Merci Richard Menneveux de Frenchweb pour les photos)
Désolé ce bilan vient un peu tard alors que les inscriptions de la deuxième promo seront bouclées ce soir... mais vous étiez prévenus depuis 15j !
Je rappelle les grandes lignes du deal :
Le but est d'accompagner des profils à haut potentiel pour faire en sorte que leur première boite soit directement la bonne.
- 35 participants au départ, théoriquement recrutés au profil, sans projet particulier.
- 12 sessions réparties sur 3 mois et demi, chacune sur un thème de la création de startup, avec mentors français et américains. Séance de pitch "sur le grill" devant ces mentors pour qui veut.
- une ou deux sessions de travail par semaine, en petits groupes de 3-4 participants.
Au bout d'un mois, il faut avoir une idée solide. Au bout de deux mois, il faut avoir créé sa boite/au moins calé tout le process juridique. Sinon c'est fini.
Pour les frais :
- 900€ d'inscription
- si vous restez jusqu'à la fin / si l'Institute vous garde : émission de bons de souscriptions d'actions pour l'institut à hauteur de 3,5% du capital, au prix de la première grosse levée de fonds ( i.e. > 100k€)
- paiement de 4500$ au Founder Institute en cas de levée de fonds > 50k€
Les 3,5% sont répartis entre l'Institute, les 2 organisateurs, les mentors et chaque participant arrivant au bout.
Commençons par un point sur la valeur ajoutée pendant le programme.
Sur les mentors, rien à redire, on a eu droit à une brochette de top guns dont je n'aurais même pas rêvé, cf mes différents posts. Pédagogues en prime, impressionnant. Quelques très bons français étaient de la partie et ça fait plaisir.
Ces mentors sont open aux contacts en one to one, et d'excellent conseil. C'est un vivier impressionnant d'advisors pour un board entre autres.
Le fondateur de l'Institute Adéo Ressi est à lui seul un phénomène. Très américain, un caractère plutôt trempé, mais une expérience et un coup d'oeil hallucinants.
Sur l'efficacité des petits groupes de travail. Très bien sur le papier, mais c'est assez difficile de trouver le temps d'en profiter à fond. La première moitié est un peu 'lestée' par les profils moins motivés ou qui ne jouent pas le jeu. La deuxième moitié du programme est plus efficace.
Très dur pour les salariés de tenir le rythme à mon avis : une session officielle par semaine en soirée + une réunion ou deux d'une heure au moins.
Les organisateurs sont disponibles pour accompagner le développement du projet. C'est plutot pour vérifier que ça avance au début, et ça devient du vrai conseil en deuxième partie.
Du côté de la valeur ajoutée après le programme.
L'Institute existe depuis 18 mois et c'était la première session hors US, mais on a déjà une bonne idée de ce que ça peut donner.
Chaque graduate garde la possibilité d'assister à n'importe quelle session partout dans le monde : intéressant du point de vue pédagogique mais surtout du point de vue networking ! c'est une très belle porte de biz dev à terme dans les principales capitales.
Il reste évidemment le réseau de mentors, et un coaching informel rapproché pour les phases les plus chaudes ( levées de fonds entre autres).
Il reste enfin une communauté d'entrepreneurs triés sur le volet ( objectif 1000 graduates par an !) avec un esprit de corps qui a tout pour prendre.
Et le retour sur investissement ?
Evidemment ça a grogné au moment de signer les BSA. Chacun voulait rajouter un alinéa pour son petit cas personnel, et beaucoup voulaient une garantie de valeur ajoutée post-graduation gravée dans le marbre contre les fameux 3,5%.
Ma conclusion en une phrase, c'est que rien que lors d'un tour de table le label Founder Institute augmente la valeur de votre boite de largement 3,5% -alors même que sa notoriété est encore assez faible-. Donc c'est tout vu...
Il y a quand même des points à améliorer ?
Oui, surtout sur l'organisation pratique à vrai dire, mais ce sera réglé dès la deuxième promotion.
Les sessions seront hébergées par le très chic Atelier BNP Paribas dans le 9e.
Beau challenge de dynamiser sur la durée la communauté des graduates.
35 au départ, 15 à l'arrivée. Pourquoi sont-ils partis ?
Certains ne voulaient pas créer une startup.
D'autres ne voulaient pas la créer tout de suite.
D'autres n'ont pas trouvé l'idée qui tenait la route et leur tenait les tripes.
D'autres enfin ont voulu faire un calcul mathématique de retour sur investissement post-graduation. Difficile de quantifier un apport en biz dev et en bons conseils, ils sont donc partis avant la dernière ligne droite.
Le mot pour les futurs candidats ?
Si vous voulez réellement créer une startup, avec tout ce que ça implique d'investisseurs, de risque, d'agilité, de "think big", etc. C'est le lieu.
Le rythme est dur, c'est évident.
C'est possible de terminer le programme en ne partant de rien, mais c'est vraiment difficile. Mon associé et moi sommes les seuls à avoir terminé le parcours en ne partant que d'un embryon d'idée.
La plupart des projets ont juste gagné du temps et évité pas mal d'erreurs, d'autres se sont complètement réinventés, c'était superbe :-).
Et moi là-dedans ? j'y allais un peu pour voir, j'avais à ce moment-là un projet en cours de dév qui n'avançait pas vite. J'en ressors avec un autre projet, tout neuf, qui commence à avoir plus que bonne gueule. Ca parle de recrutement orienté TPE à haute valeur ajoutée. Ca met l'accent sur la rapidité en passant par des méthodes de networking éprouvées. Yapluqu'à, j'espère vous présenter tout ça très vite !
Super billet! Merci bcp à toi pour ce retour!
Dommage qu'il tombe pile poil trop tard pour s'inscrire à la seconde session : j'avais des questions que ton post a totalement levé, mais du coup, faudra attendre :/
Dernière chose que je voudrais savoir : le besoin en bilinguisme anglais / français est obligatoire à quel point?
En te remerciant et au plaisir de te rencontrer en IRL (quoiqu'on s'est déjà croisé au SeedNetworking)
Rédigé par : Frédéric Assémat | 05 septembre 2010 à 11:25
@Frédéric : merci pour le retour, la prochaine fois pose moi les questions sans attendre :-) ...
Impératif de comprendre bien l'anglais, les 2/3 des conf sont en anglais.
Un peu moins impératif de le parler, ça sert quand même pas mal :
- pour discuter avec les mentors
- pour pitcher devant les mentors durant la "hot seat" de chaque fin de session
+ pour les petits groupes de travail où il y a un non francophone, mais ce sera très rare à mon avis, le Founder Institute se lançant dans d'autres capitales.
Effectivement on s'est vus rapidement au Seednetworking !
Rédigé par : Nicolas Hennion | 06 septembre 2010 à 08:53
Un Grand MERCI pour cet article,
Je commence mes cours ce dimanche à Bruxelles, j'ai déja mon idée et tout est architecturé dans ma tête, je veux surtout des conseils de comment la construire ou l'améliorer.
Mais ça va être un gros challenge, de plus je suis seul et je travaille pas mal...maintenant, à moi les nuits blanches et les w-e. J'ai aussi laissé tomber mes vacances pour cette année, histoire d'avoir du temps pour bosser.
J'avoue que je suis bien curieux de découvrir ton projet et la founder institute. Félicitation pour ta graduation!
PS: je maitrise très bien l'anglais, mais j'avoue que je ne comprend pas ce que vous entendez par "pitcher"?
Gilles
Rédigé par : DuF Gilles | 07 septembre 2010 à 19:40
Merci pour le feedback ! Peux tu nous en dire plus sur le profil des participants ? Ont il plus un profil technique, commercial, autre ? Quel type de background professionels ? ( quelle industrie, quel niveau d'XP etc.)
Merci :)
Rédigé par : Alex | 08 septembre 2010 à 09:12
Nicolas,
si tu as un peu de temps...tout en montant ton projet, aurais-tu 2-3 conseils.idées.formules gagnantes sorties de ton expérience avec le Founder Inst. à glisser aux incubateurs "traditionnels" français. Ils n'ont pas toute latitude mais il y a surement qlq chose à répliquer/adapter. Je dis cela parce que je viens d'intégrer un incubateur comme coach de porteurs de projet et j'en profiterais bien pour participer à l'amélioration de l'offre de l'incubateur.
Si tu n'as rien que 2 points précis à remonter (qui te semblent adaptables), ce serait top.
Bonne suite et tiens nous au courant de ton projet (les RS et leur utilisation m'intéressent au plus haut point).
Rédigé par : Vincentrivalle | 17 septembre 2010 à 14:11
@Vincent : on se prend un verre pour en parler ?
Rédigé par : Nicolas Hennion | 17 septembre 2010 à 15:41
@ Gilles et Alex : désolé, ma réponse s'est perdue, je ne le vois qu'aujourd'hui...
@ Gilles pitcher, ça mérite un article entier ! c'est convaincre en 1 minute que ton projet a de la gueule. Vision, produit, marché, business model, go-to-market et équipe. Tout un art.
@ Alex: tous profils, 25 à 55 ans, moitié CDI, moitié non, quelques gros techos, pas mal de bidouilleurs et beaucoup de purs porteurs de projet. Tous secteurs d'activité à l'origine, tous motivés pour lancer un produit à composante technologique ( web au moins) et à fort potentiel de croissance.
Rédigé par : Nicolas Hennion | 17 septembre 2010 à 15:45
@Nicolas : avec plaisir, quand tu veux.
Rédigé par : Vincentrivalle | 18 septembre 2010 à 01:14
Bonjour Nicolas,
Quels sont les genres de questions posées pendant le test d'1h?
Rédigé par : Mamy | 23 février 2011 à 22:22
@Mamy : tests de logique. Rien à savoir ni a préparer, just do it.
Rédigé par : Nicolas Hennion | 24 février 2011 à 09:17
Merci pour cet article et pour tous ces détails.
2 ans plus tard, vous en pensez quoi ? quid de la valeur ajoutée post-graduation ?
Par ailleurs, j'espère que vous avez bien avancé sur votre projet.
Rédigé par : Ahmed Mhiri | 12 octobre 2012 à 16:36
Bonjour Ahmed,
2 ans plus tard, mon produit a pivoté pour devenir du conseil et de la formation en méthodes Agiles.
- j'ai la chance de ne pas avoir besoin de solliciter la communauté des mentors et des founders, mais je reste en contact avec eux.
- c'est le fait de travailler la boite projetée au founder qui m'a très directement permis de me rendre compte de l'opportunité que représentait cette offre de conseil et de signer mes premiers contrats.
- Pour parler dans le jargon Lean startup, il est évident que mon expérience au founder a radicalement raccourci le temps que j'ai mis pour trouver une si bonne adéquation produit/marché/business model. Mon produit s'est en revanche révélé ne pas être une web entreprise...
Rédigé par : Nicolas Hennion | 14 octobre 2012 à 15:29