Ma femme et moi avons passé un mois à San Francisco en novembre dernier. Objectif : repérage pour plus tard ! Qualité de vie, opportunités artistiques pour elle, entrepreneuriales pour moi, etc.
L'heure est au feed back.
Qualité de vie : que du bonheur
Il faut beau, il fait frais, les gens sont gentils, des bobos bio à vélo poussent un peu partout, et plus ou moins n'importe quel inconnu est prêt à ranger son iphone pour discuter de votre dernier business plan.
La nature est vraiment à deux pas -le premier parc national est à moins d'une demi heure de voiture au nord de la ville, et elle est magnifique.
Bref, tous les clichés sont là. C'est terriblement agréable.
Opportunités artistiques : il reste de la place
Nous avons visité 150 ateliers d'artistes et une trentaine de galeries. C'est clair que ce n'est pas LE centre artistique américain, mais il y a de bonne choses, et de la place pour de la nouveauté aussi. Personnellement j'ai été un peu déçu par l'absence de business models un peu innovants, mis à part une galerie qui louait une partie des toiles qu'elle proposait.
J'ai adoré en revanche l'inauguration du Marina Abramovic Institute, dédié aux performances corporelles ( allez voir sa page wikipedia pour vous ouvrir des perspectives artistiques insoupçonnées...). Très belle prestation de 4h de Jennifer Locke, qui se douche avec 10 litres de colle blanche qu'elle laisse sécher, avant de s'offrir un peeling intégral. Le tout sur une mise en scène simple mais très efficace. Ca parait barbare en le lisant mais c'était réellement très esthétique.
Opportunités entrepreneuriales : à quel prix ?
Gros networking de ce côté-là, j'avais rempli le carnet d'adresses autant que possible depuis Paris, et les connexions se multiplient très vite une fois sur place.
Je voulais comprendre comment on s'installe là-bas, j'ai donc rencontré beaucoup de Français (entrepreneurs, salariés, networkers professionnels, etc), plusieurs réseaux de networking, et d'autres contacts tous azimuts. Quelques constats à la volée :
- les San Franciscains ne sont pas plus malins que les Parisiens.
Leurs idées/business plans sont en général tout aussi fumeux, c'est juste qu'ils sont tous en permanence à l'affût. Je le disais en intro, quasiment n'importe qui dans la rue a un avis sur un business plan, quel qu'il soit.
Caricaturons un tout petit peu : les salariés sont là-bas avant tout des entrepreneurs n'ayant pas encore trouvé leur projet. Fascinant.
- la concentration de compétences est assez exceptionnelle.
Notre association SeedNetworking n'aurait aucun intérêt là-bas, le networking et les passerelles entre communautés étant déjà très implantés.
Tout le monde connait quelqu'un qui bosse chez Apple, Google ou Microsoft. Amusant comparé à l'émeute que ça provoque en France quand un ex-stagiaire de Google est dans la place...
Et tout le monde est dispo pour discuter une heure avec vous. Quel que soit son niveau.
- L'idolatrie de la technologie est excessive.
La sillicon valley vit sur les innovations technologiques depuis 50 ans. Le commun des entrepreneurs n'y a encore que ce mot-là à la bouche, alors que ceux qui réussissent ont prouvé depuis quelques années que la valeur ajoutée réside aujourd'hui de plus en plus dans les innovations de services utilisant des technologies existantes ( Facebook, Twitter, Yelp, etc pour les plus gros).
Ca m'a vraiment surpris.
- il n'y a pas de fontaines de dollars où on vient se remplir les poches. Non, non, je vous assure.
Il y a beaucoup plus d'argent disponible qu'en France, mais il ne tombe pas du ciel non plus.
- Ne vient pas qui veut... ne reste pas qui veut !
La Californie est touchée par la crise et le chômage, les journaux en parlent, et c'est vrai. Il est donc plus dur d'avoir un visa pour un job de salarié, les avocats sont très clairs là-dessus. Votre compétence doit vraiment être différenciante pour que votre sponsor puisse justifier votre visa.
Si vous venez en tant qu'investisseur, c'est différent. Il faut un projet pas trop bancal, 150 000$, et un plan pour les investir sur place. Vous n'aurez pas trop à attendre ( prévoir 6 000$ de frais d'avocat en gros).
Si vous voulez la carte verte, c'est encore plus simple : 500 000$.
- Est-ce encore le paradis ?
Vu le parcours du combattant pour trouver un visa, vous comprendrez que vous n'êtes pas vraiment le bienvenu. Il existe des spots aujourd'hui beaucoup plus accueillants pour les entrepreneurs globe-trotters -dixit Ismael Ghalimi, brillant fondateur d'Intalio, basé historiquement à SF mais réellement citoyen du monde aujourd'hui.
> Singapour pour le marché asiatique : culture anglo-asiatique, fonds souverain richissime, dictature, climat tropical... Avide de compétences/entrepreneurs occidentaux
> Nouvelle-Zélande, pour attaquer un marché local : au bout du monde, superbe nature, culture australienne... Tapis rouge pour les entrepreneurs étrangers.
Conclusion ?
La qualité de vie pèse très lourd, donc objectif 150 000$ et un projet qui tient la route... A quel horizon ? commençons par lancer le projet français :-) !
Quelques contacts très pragmatiques:
- Logement : chambres à louer dans une maison victorienne, 1000$ à 1400$/mois. TB rapport qualité/prix, dans Lower Haight, très bien desservi.
- Espace de boulot : PariSoma, co-working space, émanation de Faber Novel ( lié à la Cantine, Paris 2e)
- Excellent avocat pour les visas : Martin Lawler sur http://aboutvisas.blogspot.com
Contactez-moi pour des contacts plus personnalisés.
Pour ce qui est du visa pour les US, bonne nouvelle: nul besoin de $150,000 pour s'installer. Il y a un bon plan qui s'appelle le visa E1 investor/trader. Il n'y a pas de montant minimum a apporter, mais il faut avoir monte sa boite en France d'abord, puis creer une filiale aux US et prouver par son business plan, des lettres d'intentions de clients, ou autres, qu'il y a une opportunite de business aux Etats-Unis. Pas non plus de promesse d'embaucher au moins 10 americains, rien de tout ca...
Et le statut est quasiment identique a la carte verte, le conjoint est libre de travailler, le visa dure 5 ans renouvelables, bref un tres bon statut.
Rédigé par : Alain94040 | 11 février 2010 à 19:58