Je suis pas mal de blogs et de publications liées au web en ce moment, et ça m'énerve prodigieusement de voir que la crise financière contamine en moutonnerie des cerveaux qui faisaient preuve jusque-là d'un peu de recul.
Tous ces fameux blogs reprennent en coeur "Web 2.0 rest in peace". Ils citent un tenor de la place du financement, Sequoia Capital, qui révèle subitement que les start up qui ne gagnent pas d'argent ont du souci à se faire. Ah oui ? mais depuis quand ? Merci pour le scoop...
Oui, facebook & co vont peut-être fermer leurs portes d'ici pas longtemps (j'en doute quand même un peu, il y aura bien quelqu'un pour les racheter juste avant). Mais ce ne sera pas faute d'utilisateurs, ce sera encore moins parce que leur service est de mauvaise qualité, c'est simplement parce que leur business model est véreux. "On lance un service gratuit, on verra bien après comment on le rentabilise", ça n'a jamais été une stratégie à long terme.
J'ai insité pas mal dans mes messages précédents sur les services qu'il rendaient, j'aurais du insister encore plus sur les incertitudes de leurs modèles économiques.
Justement, cette crise financière est un électro-choc : toute une brouette de vieilles méthodes nous ont menés dans le mur (management, gestion des risques, innovation, dérégulation à l'aveugle, etc). Et si on les changeait ? Les technos du web 2.0 permettent précisément une vraie révolution managériale. Il y a du boulot, mais c'est l'occasion...
Je me demande toujours à quoi sert Facebook... Si tu as la réponse...
Du coup je ne serai qu'à peine étonné si ca perdait une grande partie de sa valeur actuelle.
Rédigé par : Charles | 01 décembre 2008 à 12:25
C'est vrai que Facebook n'a pas grand intérêt.
Si on veut se donner des nouvelles sans se voir, le téléphone portable est déjà là, les emails aussi.
Si on veut perdre une heure à glander, la télé est déjà là -et en plus elle est passionnante !
Fondamentalement, il n'y a pas grand chose de nouveau dans l'utilisation que les gens font de Facebook : ils donnent des nouvelles, ils en prennent, ils montrent les photos de leurs vacances, et ils s'amusent entre potes sur des trucs débiles.
C'est tout, c'est juste un autre moyen de le faire, et un moyen qui plait à beaucoup de gens, un peu parce qu'il est nouveau, un peu parce qu'il est gratuit, pas mal parce qu'il est pratique.
Le truc intéressant derrière Facebook et les sites sociaux, c'est la notion de communauté qui revient sur le devant de la scène, avec une foule de déclinaisons possibles : famille, amis, en interne en entreprise, communautés de pratique entre professionnels du même métier, etc. Regarde autour de toi : les communautés ne sont pas toutes intelligentes, mais les structures les plus intelligentes et dynamiques sont des communautés : associations, logiciels libres, wikipedia, couhsurfing, la démocratie sous beaucoup d'aspects, quelques boites qui ont mis en place des modes de management complètement communautaires, la recherche, etc. Même l'armée, pyramidale par excellence, a évolué vers un fonctionnement presque communautaire pour ses unités d'élite. Toutes ces organisations sont bien plus efficaces que des pyramides.
Mais voilà, tout le monde ne le voit pas, ou pas encore. C'est une longue histoire, mais les schémas de pensée se sont coupés progressivement du communautaire, il faut le temps qu'ils y reviennent.
Rédigé par : Au coude à coude | 01 décembre 2008 à 16:34