Les billets sur la Thailande viennent un peu dans le désordre, mais ils arrivent !
Retour donc fin juillet, où la venue d'un couple d'amis de Flo collait pile-poil avec nos dates de bougeotte pour le visa (on doit sortir du pays régulièrement, ne serait-ce que pour une demi-journée).
Direction le Mekong, à la frontière entre le Laos et la Thailande ! 15h de bus, ça mérite la classe "VIP", avec le secret espoir de monter dans un des temples du kitch que nous avions déjà aperçus : petits rideaux froufroutants, lumières tamisés vertes ou violettes, appui-tête à dentelle : la totale...
Buddha ne nous a malheureusement pas entendus, et c'est donc un bus de nuit qui a sans doute été VIP dans les années 50 qui nous accueille. Fidèle à mes habitudes, je m'endors au deuxième kilomètre, alors que Flo ne fermera malheureusement pas l'oeil de la nuit.
Nous traversons la frontière au "pont de l'amitié" et partons à la recherche de notre hébergeur couchsurfer, Sorif, Béninois expatrié depuis 3 mois à Vientiane pour y donner des cours de Français. 60 personnes accueillies en trois mois, respect ! Il ne sait jamais en partant le matin qui sera chez lui le soir... Sa maison est un peu roots (lui dort sur une natte, les couchsurfers aussi...) mais son accueil est vraiment un modèle de simplicité. Il est ravi de nous accueillir, c'est tout ce qu'il y a de plus normal et il n'y a pas de quoi en faire un fromage.
Nous visiterons Vientiane en partie sous la pluie ; c'est un peu une mini-capitale. Dépassant les avenues bien peignées, nous partons "hors piste" pour nous retrouver très vite au milieu d'un champ de boue : il n'y a qu'une petite partie de la ville qui est goudronée.
Le temps de se prendre une bonne grosse mousson sur la tête, et nous revoilà en Thailande. Jean-Marc et Sophie ont déniché une guest house bien accueillante. Akiko la tenancière japonaise a passé 20 ans à Marseille et s'est installée dans ce village il y a 7 ans. Vaste mélange. Comme elle le dit des autres sans forcément se rendre compte que c'est son cas, "il faut avoir un problème pour quitter longtemps son pays"...
On sent bien que c'est la basse saison : ses jolis bungalows sont vides, mais surtout elle a besoin de parler ! Tous les sujets y passent, pas mal de fiel sur les Thai au début, mais petit à petit une vision plus nuancée. Elle écrit un livre sur toutes les histoires qu'elle a vécues ou entendues ici, en particulier sur les relations entre les thailandaises et les Fa-rang ( les occidentaux). C'est l'occasion de parler ici de ce phénomène...
Il y a deux choses qui surprennent un ocidental en Thailande : les catoy (ou ladyboy) dont je parlerai un autre jour, et les mariages entre Farangs pas toujours très jeunes et Thai pas toujours très moches.
Je ne pouvais pas m'empêcher de plaindre ces petites Thai, maintenant je ne peux pas m'empêcher de plaindre ces petits blancs...
Le sujet est délicat parce que bien entendu on a vite fait de généraliser alors qu'il y a des
couples mixtes tout à fait stables et équilibrés. Le nombre
d'exemples qu'elle donnait était vraiment frappant, je ne fais donc que citer ses propos...
Sans trop caricaturer, la société Thai donne de l'importance à celui qui peut protéger, financièrement entre autres. Un occidental a de l'argent, c'est donc normal de chercher à se placer sous sa protection, et tant mieux pour celles qui y arrivent. C'est souvent la garantie d'avoir rapidement une voiture, une maison, tout le confort matériel pour les enfants passés et à venir. La notion de fidélité n'étant pas vraiment ancrée dans la culture, chacun fait un peu comme il l'entend sur ce sujet.
D'un autre côté, les promesses engagent ici plutôt ceux à qui elles sont faites... Beaucoup d'occidentaux sont bien contents d'y trouver une mine d'attention et une nouvelle famille, et n'ont pas très envie de partir. Leurs épouses en revanche peuvent se lasser plus vite une fois que la maison est construite : elle est forcément à leur nom (un farang ne peut pas posséder grand chose ici). Et c'est ce qui semble arriver assez souvent. La-dite maison étant qui plus est plantée au milieu du village familial, le farang n'a plus qu'à faire sa valise -si on lui en laisse une-, et refaire sa vie ailleurs. A la Thai : aucune violence, beaucoup de sourires, mais pas vraiment le choix... Je referme la parenthèse et poursuis notre périple.
Deux jours de road-trip le long du Mékong, impressionnant de puissance, un courant qui charrie tout de qu'il peut.
Nous avançons donc le premier jour entre de magnifiques rizières sur tous les tons de vert et le fleuve rouge et marron. Le retour du lendemain se fera complètement sous la pluie, moins sympa...
Nous voilà au chaud dans la guest house d'Akiko, prêts pour un cours de cuisine Thai, donné en Français par une Japonaise, oui oui. Ce cours marquera un tournant dans notre quotidien : Flo s'attelle aux fourneaux et devient en peu de temps la reine du Laap (sorte de salade de viande) et de la Tom yam, soupe aux herbes, à la citronnelle et à plein d'autres choses aux consonances exotiques. Le tout à déguster avec du riz gluant (khao niaou pour les locaux) dont on ne se lasse pas !
Le matin du départ, l'inondation nous guette. Les habitants déjà touchés ont déménagé aussi vite que possible leur maison dans des tentes au bord de la route, pour profiter de cette belle occasion de chasser le rat-gondin... il semble bien que le concept de stress n'ait pas été traduit en Thai !
Nous quittons les amis qui mettent le cap sur les plages du sud. De notre côté nous tentons une halte touristique sur le chemin du retour -Phisanulok, son buddha vénéré, et le pire hotel de notre courte vie commune-, mais la pluie nous laisse peu de répit. On a quand même le temps d'admirer une brochette de professionnel en plein coulage de bronze.
Retour à Chiang Mai et au boulot !
Plus de photos sur l'album, copyright special pour ma Flo !
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