Web 2.0 - deuxième volet !
J'ai gouté en
sceptique, voilà dans ce message mes impressions de converti aux
réseaux sociaux...
Petit rappel des poids lourds en France :
Ceux que nous
connaissons s'appellent Myspace pour l'art et la musique, LinkedIn et
Viadeo pour le carnet d'adresses professionnel, Twitter pour tenir au
courant n'importe qui de son occupation du moment, Facebook pour
recréer tout son réseau d'amis en ligne, etc. D'autres acteurs majeurs
(Hi5, Friendster, Bebo) existent dans d'autres pays, plus d'infos ici.
Pour comprendre un peu mieux le phénomène, il faut regarder les services que rendent ces plateformes, en vrac : divertissement, drague, carnet d'adresse, tiens-moi au courant, mise en relation, vitrine perso, vitrine pro. Prenons les dans l'ordre, je parlerai peut-être un peu plus de Facebook, parce qu'il a clairement tendance à vampiriser les autres...
Ce n'est pas son côté le plus utile, c'est même assez atterrant de constater le niveau de débilité de certaines applications de Facebook, mais le constat est là : les utilisateurs passent un temps fou à jouer sur ce site, à s'envoyer des "poke", à faire semblant de s'acheter entre eux, à s'envoyer les liens vers des photos rigolotes ou des videos sympa. La télé a encore quelques beaux jours devant elle, mais elle devrait se méfier. Pour peu qu'elle intègre un navigateur web dans un ou deux ans et la concurrence sera vraiment rude...
Pas trop de drague à signaler sur LinkedIn ! mais c'est clair que Facebook sert aussi à ça. Pas vraiment de commentaires à faire là-dessus, si ce n'est que de plus en plus de couples se sont rencontrés sur le net et en sont très contents !
Ces réseaux sont un excellent carnet d'adresses, tout bêtement
parce que ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui renseignent leurs
coordonnées. C'est un détail pour mes amis proches ou ma famille, mais
c'est vital pour les niveaux de connaissances plus lointains : les
anciens collègues, les amis moins proches, et la foule de gens
sympathiques croisés en soirée ou en voyage, et qu'on aurait bien revus.
Expérimentant en sceptique, il me semblait que ces réseaux permettaient
surtout de retrouver des gens que j'avais eu une bonne raison de perdre
de vue ! J'avais bien tort : effectivement ces personnes apparaissent,
mais je peux facilement les zapper et me concentrer sur toutes celles à
qui je tenais mais que le temps et la distance ont éloigné. Et il y en
a... un peu d'amis pour qui je suis content d'avoir quelques nouvelles,
mais surtout beaucoup de contacts "pro/amicaux" qui vont somnoler sagement
jusqu'au jour où le hasard fera bien les choses.
"Tiens-moi au courant". Là aussi, les sceptiques comme moi diront
qu'ils n'ont pas envie de raconter à la terre entière ce qu'ils sont en
train de faire. Et pourtant, ça permet en un coup d'oeil d'être au
courant de l'actualité de chacun, une brouette de petits détails sympas
à partager même si on ne prend pas toujours le temps de le faire quand
on se voit. Facebook le fait, mais Twitter pousse le concept à l'extrême, puisque c'est le
seul service qu'il propose : résumer en 140 caractères maxi son
occupation du moment. Je peux m'abonner à telle ou telle personne pour
suivre ses mises à jour. Un peu anecdotique sur le plan perso, mais
redoutable à mon avis en entreprise.
Certains auteurs affirment que nous passons clairement d'une société de l'information à une société de la recommandation. Le concept n'est pas nouveau, mais son ampleur est sans précédent. Pour la première fois, la petite théorie affirmant que je suis distant de 6 personnes maximum de n'importe qui dans le monde est vérifiable. Etoffez un peu votre réseau sur Linkedin et essayez : les résultats sont assez bluffants !
Ces sites sont une vitrine perso paramétrable en 5 minutes. Un bon moyen de raconter à tous ce qui vous fait vibrer, de rentrer en contact avec des gens qui partagent vos centres d'intérêt, etc. Certains détracteurs y voient le paradis des schyzo qui s'inventent d'autres vies en ligne. Ca existe, mais plus sur les univers virtuels genre Second life que sur les réseaux sociaux à mon avis.
Ces sites deviennent de plus en plus une vitrine pro. C'est évident
pour les freelances, ça le devient pour les salariés. Un CV, c'est
bien, mais ça périme vite et ce n'est pas très bavard sur la
personnalité de l'animal... Ceux parmi vous qui recrutent ont surement
tapé le nom des candidats sur Google ou dans ces réseaux.
Une anecdote instructive, d'une start up américaine qui s'est vu
refuser un financement entre autres parce que ses fondateurs n'avaient
aucun "lien social" direct ou indirect avec l'investisseur. L'argument
est discutable, mais toujours est-il qu'il commence à être utilisé.
Pour les consultants insatiables, les modèles économiques de tout ce monde-là sont assez variés (publicités, abonnements, etc) et pas forcément très solides (Facebook tarde un peu à prouver sa valorisation de 15 milliards de dollars fin 2007 quand Microsoft a pris des parts, c'est 100 fois son chiffre d'affaires et 500 fois son bénéfice !...). Quoi qu'il en soit, il y a toujours une bonne dose de gratuité à la base.
Enfin, quand on regarde le phénomène d'un peu plus haut, que voit-on ?
-
Tout un ensemble de pratiques communautaires venues du grand public qui
vont nécessairement débouler dans le milieu de l'entreprise sous la
pression des jeunes diplomés qui vivent au jour le jour avec ces
outils. Ca va faire mal ! un petit exemple ici
- La masse et la croissance. Juste un chiffre pour donner une idée
: FaceBook, créé en 2004, a vu passer plus de 130 millions de visiteurs
uniques sur le mois de juin dernier, soit 150%
d'augmentation par rapport à juin 2007 (source)
. Linkedin est aussi en plein croissance avec 23 millions d'inscrits,
et une augmentation de fréquentation identique à celle de Facebook en %/
- Un attirail
qui facilite de plus en plus la vie des freelances, quel que soit leurs
secteurs d'activité. Va-t-on revenir à une économie "d'artisans"
interconnectés ? Vaste sujet, une économie industrielle ne s'y prêtait
pas, mais notre économie de services semble plus que jamais faite pour
ça.
- Un partage de contenus qui explose, alimenté en permanence par
Youtube, Flickr & co. Les contenus ne sont plus sur nos disques
durs, ils sont en ligne, et partagés. Là aussi ça ne fait que
commencer, Google veut clairement héberger les données perso d'un
maximum de personnes et même d'entreprises, avec tous les problèmes de confidentialité que ça
pose (voir "cloud computing" sur le net pour ceux que ça intéresse).
- La démultiplication du buzz internet que permettent ces outils. Une
video un peu originale peut être vue des millions de fois en quelques
jours.
-
Une intrusion non négligeable dans la sphère perso. N'importe qui peut
écrire n'importe quoi sur votre page Facebook, beaucoup s'en plaignent.
- Un éclatement du cloisonnement privé/professionnel. Dans vos "amis"
facebook, il y a surement quelques uns de vos anciens collègues, qui
voient les mêmes infos que voient vos "vrais" amis, les mêmes photos,
les mêmes commentaires des potes les plus lourds... Mais est-ce vraiment un
problème, comparé à ce qu'on y gagne en convivialité ?
En conclusion, ce qui m'a convaincu dans tout ça, ce n'est ni un site en particulier, ni les services pris séparément, mais bien le potentiel de l'ensemble. On n'en est qu'aux balbutiements des vrais usages de ces réseaux sociaux, il ne faut pas pousser beaucoup pour brancher sur Facebook des applications avec de la vraie valeur ajoutée, ou pour faire de Linkedin l'intranet de son entreprise. Il y a de belles choses à faire !
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